- Les cours sont destinés aux étudiants qui n’ont pas validé leurs semestres. - Le nombre de bénéficiaires a évolué de 133 en 2010-2011 à 280 étudiants cette année.
L'Université Hassan II Casablanca fait de la lutte contre le redoublement et le décrochage son cheval de bataille. L'établissement veut encourager les étudiants à mener leur cursus universitaire jusqu'au bout et surtout améliorer le rendement interne du cycle Licence. Pour ce faire, il a lancé des cours d'été au profit des étudiants n'ayant pas validé les semestres S1 ou S2 du cycle Licence. Cette expérience pilote est menée à la Faculté des Sciences Ain chock. «Cette opération qui est en sa deuxième année consiste à assurer des cours de soutien et de révision durant les mois de juillet et août au profit des étudiants inscrits en première année du cycle Licence et n'ayant pas validé leurs semestres S1 ou S2», indique un communiqué de l'Université Hassan II Casablanca. Toutefois, des conditions d'éligibilité sont imposées par l'université. «Afin de bénéficier des cours de soutien, les étudiants doivent répondre aux conditions suivantes : ils doivent avoir validé au moins deux modules d'un même semestre ; n'avoir pas obtenu de notes éliminatoires (inférieures à 05/20) pour les modules non validés ; avoir obtenu une note supérieure ou égale à 10/20 dans les épreuves pratiques dispensées dans les modules non validés», apprend-on de même source. Il faut dire que cette expérience a eu un bon écho auprès des étudiants universitaires notamment ceux de la première année qui ont parfois du mal à s'adapter au changement du système et du cadre d'enseignement. Selon l'Université Hassan II, le nombre de bénéficiaires a évolué, depuis le démarrage de cette expérience, de 133 en 2010-2011 à 280 étudiants inscrits pour l'année universitaire 2011-2012. Pour les étudiants, il s'agit d'une opportunité à saisir d'autant que ces cours d'été sont encadrés par une vingtaine d'enseignants-chercheurs. Ils sont également sanctionnés par des séances d'évaluation en début de septembre. Pas de place alors pour le relâchement. Mieux encore, ces cours permettent en cas de réussite une validation par anticipation par rapport à l'année universitaire suivante, soit d'un module soit d'un semestre. Selon l'Université Hassan II, en termes de retombées, ces cours d'été contribuent non seulement à la réduction du nombre global des années pour l'obtention d'une Licence, mais aussi à la réduction du coût de la formation qui avoisine 60%. Rappelons que le décrochage touche surtout les étudiants en première année des Facultés des sciences juridiques et économiques qui accueillent en général le plus grand nombre d'étudiants. Le décrochage universitaire est souvent lié au redoublement et au problème de langue d'enseignement. Une grande partie des étudiants ont du mal à suivre les cours donnés en français, vu leurs capacités limitées à maitriser cette langue. La déception après l'échec à s'inscrire dans un établissement supérieur d'ingénierie, de commerce, de médecine… fait également de l'inscription à la faculté une étape transitoire dans le cursus universitaire des étudiants. Le soutien et l'orientation seraient alors les meilleurs atouts pour les encourager à poursuivre leurs études universitaires.
Le tutorat et l’accompagnement personnalisé afin de guider l’étudiant dans son parcours figurent parmi les mesures prioritaires prises dans le cadre des projets du plan d’urgence visant la lutte contre le décrochage scolaire et universitaire. Le développement des passerelles de réorientation destinées aux étudiants mal orientés ou décrocheurs est à même d’augmenter le nombre d’étudiants qui terminent leurs études universitaires.
Toutefois, ce processus nécessite l’implication de tous les acteurs : centre d’information, enseignants, parents, conseillers pédagogiques, psychosociaux, société civile, étudiants...
Il faut également unifier et harmoniser les dispositifs d’orientation et d’accompagnement au niveau de toutes les régions du Royaume ainsi qu’au niveau des deux secteurs de l’enseignement secondaire et universitaire.
-* Le décrochage touche jusqu’à 30% des étudiants en première année des Facultés des sciences juridiques et économiques.
-* La Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Aïn Sebaâ (FSJES) a enregistré un taux de décrochage de 47,35% parmi l’effectif de sa première promotion.
-* L’orientation a permis de réduire le taux de décrochage à la FSJE de 25 à 30% en une année.
Nadia Ouiddar, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Universite-Hassan-II_Des-cours-d-ete-pour-le-soutien-des-etudiants/169815.html)