Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la ville de Mohammedia aux nombreux atouts ne compte en tout et pour tout qu’un seul bureau pour la traduction de divers documents. Le fait qu’il n’y a qu’un seul traducteur assermenté pour tous les habitants de la cité des fleurs suscite de nombreuses interrogations. En effet, en dépit de ses efforts, ce dernier ne peut répondre aux demandes de plus de 200.000 habitants.
«Cette étrange situation génère des problèmes se répercutant négativement sur les habitants, qui se retrouvent dans une situation peu enviable en cas de besoin, en urgence, de traduire un document administratif. La forte demande génère souvent une lenteur dans le processus de traduction», déplore une mère de famille. Et d’ajouter : «Peu importent les frais, je suis obligée de me rendre à Casablanca où l’offre est mieux étoffée. Grâce au nombre important de traducteurs assermentés implantés dans la métropole, l’on peut obtenir son document traduit au bout de quelques heures».
Les services concernés, précise un acteur associatif, sont interpellés pour résoudre cette problématique en encourageant l’implantation davantage de services spécialisés dans la traduction dans diverses langues. L’objectif est de pallier le déficit en la matière et d’améliorer les services rendus aux citoyens, en leur simplifiant les procédures d’octroi des documents et autres papiers administratives. En effet, il est grand temps que l’on s’occupe de ce volet et que l'on mène des opérations efficaces dont les effets se répercuteront de manière positive sur les citoyens. Cela épargnera à bon nombre des habitants de Mohammedia de faire le trajet jusqu’à Casablanca et de débourser des frais importants pour une prestation qui coûte, somme toute, entre 100 et 150 DH.
Un autre problème constaté à Mohammedia concerne le retard au niveau de la modernisation et l’informatisation de certaines administrations, notamment les bureaux d’État civil. Beaucoup de citoyens se plaignent de la lenteur des prestations fournies et du déficit au niveau de certains bureaux. Une situation qui accentue les problèmes pour l’obtention de documents. À cela s’ajoute le volet des compétences en matière de gestion locale. Plus préoccupant encore, les autres maux qui rendent les relations plus tendues entre les fonctionnaires et les citoyens.
La plupart des bureaux de traduction ne sont ni dotés de moyens humains qualifiés, ni équipés en matériels suffisants pour répondre aux attentes des habitants. «Il faut reconnaître qu’il y a une amélioration des services comparativement à quelques années auparavant, mais cela reste insuffisant pour répondre aux besoins d’une population en évolution constante, et pour ainsi consolider les principes d’une administration au service des citoyens, apte à répondre efficacement aux attentes des uns et des autres», conclut une enseignante.
Il est grand temps de mener des actions visant la simplification des procédures administratives. Aujourd'hui, il est impérieux de moderniser et informatiser les bureaux d'État civil, de les doter de tous les moyens adéquats afin qu'ils accompagnent les réformes entamées par notre pays. Néanmoins, et comme l'a précisé un responsable communal, l'élément essentiel pour une bonne gouvernance est incontestablement la formation. En ce sens, les fonctionnaires et agents de l'État civil doivent bénéficier d'une formation adéquate qui les aidera à utiliser l'outil informatique. Le renforcement des infrastructures et l'équipement des bureaux faciliteront la gestion des dossiers et permettront plus de célérité dans leur traitement.
Le suivi et les contrôles des services concernés s'imposent pour régler certains conflits.
Abdelmajid Boustani, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/mohammedia_en-quete-de-traducteurs-assermentes/208923.html)