En fait, le projet initié il y a trois ans consiste en la formation de secouristes volontaires à même d’intervenir au moment zéro du risque, c’est-à-dire le temps qui sépare le début de la catastrophe et du risque et l’arrivée des professionnels, officiellement chargés de la gestion du risque. Les responsables du projet ont aussi pensé à mettre en place des conteneurs de matériels dédiés au secours des victimes lors des catastrophes éventuelles.
Lors de cette première phase, le projet a pu former une soixantaine de secouristes volontaires à Sefrou et une cinquantaine à Moulay Yaâcoub. Si à Sefrou, la formation a bénéficié aux jeunes de l’ancienne médina, vu leur proximité et leur activité sur les lieux, à Moulay Yaâcoub, ce sont les employés de la station thermique qui ont été choisis. Le choix des volontaires cibles répond au besoin de proximité du lieu suspect et de la possibilité d’intervenir d’urgence. «Le premier diagnostic se fait par le biais de ces témoins omniprésents sur les lieux, à savoir ces jeunes volontaires formés pour gérer toutes les étapes d’intervention, notamment avant l’arrivée des professionnels, la question d’urgence des interventions oblige», a précisé Ahmed Dahmani, directeur du projet.
Quant au choix des villes cibles, le projet a porté d’abord sur quatre zones d’intervention, en l’occurrence Fès, Meknès, Sefrou et Moulay Yaâcoub. Le choix de Sefrou, Fès, Meknès est dû à l’existence d’anciennes médinas, souvent traversées par des oueds et menacées à la fois par les inondations et l’effondrement des maisons. L’étroitesse des ruelles ne permet souvent pas l’accès facile des engins, véhicules et matériels de secours.
L’existence de volontaires secouristes bien formés et connaisseurs des lieux contribue à surmonter les handicaps du lieu et à la maîtrise efficiente des risques. «Nous avons bénéficié de sessions de formation initiées par des experts de la Protection civile, pour pouvoir gérer la situation de risque et entreprendre les premières opérations de secours», indique une jeune fille, issue de l’ancienne médina de Sefrou.
Pour ce qui est de Moulay Yaâcoub, le choix est surtout dû au fait que cette ancienne cité est édifiée sur un terrain en perpétuel mouvement, avec des risques de glissements de terrain. Le grand flux de visiteurs de la station thermique, pour les besoins thérapeutiques et de convalescence, a poussé les responsables du projet à consacrer une formation aux employés de cette station thermique. L’action de la DDC ne compte pas s’arrêter là, le projet SVP concernera également les villes du Nord du Royaume. «Nous projetons d’étendre l’activité du projet aux villes du Nord du pays, notamment Tanger, Chefchaouen et Tétouan qui abritent également des cités anciennes menacées de risques divers, dont l’effondrement des maisons», explique M. Dahmani. L’expérience suisse reste importante et sa mise à profit demeure indispensable.