C’est dans la rue Jaâfar El Kettani, quartier Dakhla, préfecture des arrondissements El Fida-Mers Sultan, à Casablanca, que Y. L. a vu le jour en 1991.
C’est dans la rue Jaâfar El Kettani, quartier Dakhla, préfecture des arrondissements El Fida-Mers Sultan, à Casablanca, que Y. L. a vu le jour en 1991. En fait, c’est dans cette rue qu’il a, surtout enfant, tout appris, à courir, à jouer au ballon et à cache-cache, à bavarder… et à forger sa propre personnalité. Comme tout enfant, il a rejoint les bancs de l’école. Ses parents souhaitaient qu’il décrochera un important diplôme et d’être recruté dans une grande entreprise. Ils souhaitaient qu’un jour il subvenait à leurs besoins. Seulement, il a échoué à mi-chemin de ses études. Il n’est même pas arrivé à décrocher son Bac. Bref, il a abandonné ses études pour commencer à se débrouiller afin de gagner sa vie.
Y. L. avait, comme le décrivent ses amis, une forte personnalité et jouissait d’une bonne réputation. Il ne fumait que des cigarettes, pas de drogue, pas de boissons alcoolisées non plus. On l’a même décrit comme étant une personne pieuse qui ne ratait jamais ses cinq prières. Mais, qu’est-ce qui lui est arrivé, il y a quelques mois ? Il est tombé éperdument amoureux d’une adolescente qui demeure à la rue Sidi Rachid, non loin de chez lui. Il est devenu fou d’elle au point qu’il ne pouvait passer une journée sans la croiser sur son chemin. Enfin, elle a accepté de le rencontrer de temps en temps un peu loin de leur quartier. Ils faisaient un tour au centre-ville, rigolaient, bavardaient, conversaient… Mais, tout a été chamboulé quand il lui a proposé le mariage. Certains ont affirmé que les parents de Y. L. n’ont pas accepté de le marier à sa bien-aimée et d’autres ont expliqué que cette dernière, elle-même, refusait de se marier. Mais, dans les deux cas, le projet de Y. L. a été contrarié.
Nous sommes le lundi 15 avril. Vers 17 h, Y. L. a cru avoir pris la décision qui convient. Avec une bouteille remplie d’un litre et demi d’essence à la main, il s’est tenu devant le domicile de sa bien-aimée et a commencé à l’appeler. Personne ne lui a répondu.
Tout d’un coup, il s’est aspergé d’essence avant de mettre le feu à son corps. Il a été évacué vers l’hôpital Ibn Rochd, mais la nuit du mercredi au jeudi, 17 au 18 avril, il a rendu l’âme.
Abderrafii ALOUMLIKI, Aujourdhui.ma (http://www.aujourdhui.ma/maroc-actualite/chronique-judiciaire/prive-de-sa-bien-aimee-il-s-immole-par-le-feu-102604.html)