Jeudi 11 septembre. Il est 9 h. La rue Jaâfar Al Barmaki, à Hay Mohammadi est bondée. Il n’est pas facile de s’y frayer un chemin. Et pour cause. Les véhicules stationnant tout au long de la rue devant le marché-abattoir des volailles bloquent le passage. Des caisses de volailles sont empilées sur le trottoir. Les commerçants font leurs transactions en dehors du marché. Les professionnels n’hésitent pas à décharger leurs marchandises au bord de la route. Des citoyens font également leurs achats à l’extérieur du marché. L’activité au sein du site se fait rare. Malgré ce chamboulement, on ne sent pas beaucoup la forte odeur nauséabonde qui marque cette rue. «Une grande partie de l’activité du marché est transférée temporairement à l’extérieur en attendant la réhabilitation du site», explique l’un des commerçants.
En effet, ce marché s’est transformé, depuis plus d’un an, en un chantier à ciel ouvert. L’autorité compétente, la commune urbaine, a décidé de transformer la bâtisse lépreuse en abattoirs avicoles répondant à un minimum des normes requises. Valeur d’aujourd’hui, cette ancienne usine de ciment improvisée en marché de volailles a été rénovée à hauteur de 90%. On voit déjà le sol renouvelé et les gros œuvres réalisés. Les hangars menaçant ruine ont été consolidés. Les travaux de réaménagement lancés concernent également les réseaux d’assainissement liquide et d’électricité, ainsi que le revêtement d'étanchéité. Le nouveau marché sera équipé en poste de police et permettra l'accès du service d’hygiène.
Il est à noter que le coût total des travaux de réaménagement a dépassé les 700 MDH. Actuellement, on attend l’accord du wali du Grand Casablanca pour débloquer une somme supplémentaire de 360.000 DH, nécessaire pour mettre en place une charpente métallique afin de protéger les usagers du marché des aléas climatiques. Ce budget complémentaire, qui devrait être disponible dans un délai de deux mois, servira également à creuser un puits au sein du marché afin d’éviter l’utilisation de l’eau potable. En attendant l’ouverture officielle des abattoirs avicoles, le marché pourrait ouvrir ses portes dans les jours qui viennent afin d’accueillir commerçants et consommateurs dans des conditions appropriées. Il convient de rappeler que le réaménagement du marché des volailles à Hay Mohammadi n’est qu’une solution provisoire en attendant de trouver un terrain approprié pour l’accueillir. L’emplacement de cet espace au sein d’une zone résidentielle en fera toujours une zone à risque, selon les professionnels. Effectivement, en l’absence de nettoyage permanent, les plumes et restes des volailles dégradés privent les habitants de Hay Khalil II d’air frais, notamment en saison chaude.
À la recherche d'un emplacement appropriéLe Conseil de la ville avait essayé de placer le marché de gros des volailles à côté des abattoirs des viandes rouges à Sidi Othmane, mais cette solution ne répondait pas aux normes d'hygiène. Le service vétérinaire de la commune urbaine de Casablanca est contre l'emplacement du marché de gros de volaille au sein de la ville. Ce dernier a fait un blocage sanitaire à ce projet à cause des odeurs et déchets propagés qui représenteraient une vraie menace de contamination pour les viandes rouges. Il est à noter que pour réaménager ou construire un marché des volailles respectant les normes d'hygiène, le ministère de l'Agriculture devrait aussi donner son accord.
Source :Nadia Ouiddar, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/hay-mohammadi_le-nouveau-marche-de-gros--de-volailles-bientot-operationnel/208833.html)