C’est devenu un sport national. Les réalisations inaugurées lors des fêtes nationales avortent avant même de démarrer. Le décor en trompe-l’œil résiste à tout changement. Combien de projets inaugurés par les responsables du pays, à différents niveaux, restent toujours non-opérationnels ? Le cas d’un dispensaire dans la province de Tétouan a été dévoilé à l’opinion publique, mais d’autres demeurent toujours ignorés. A titre d’exemple, on peut citer un dispensaire inauguré en mois d’août dernier à Louqouar, dans la commune d’Aït Seghrouchen, relevant de la province de Taza. Les populations locales s’étaient rassurées de voir, enfin, un centre de santé mis en place dans leur commune. Et pour cause, cela leur évite un déplacement aussi bien difficile que coûteux vers le plus proche centre à savoir Tahla.
Mais, grande était leur surprise, lorsqu’elles ont réalisé que ce dispensaire n’allait pas connaître d’activité du tout. Une fermeture au goût d’une moquerie.
Le gouverneur qui avait lui-même procédé à l’inauguration de cette structure n’a jusqu’à présent pas fait bouger le petit doigt.
Les souffrances des habitants face à ce mode obsolète de gestion locale n’en finissent pas en l’absence de l’eau potable.
Il existe, en effet, un puits d’approvisionnement qui alimentait les foyers de onze douars locaux en eau potable, mais depuis 2007, il a cessé de fonctionner. Le président de la commune locale, candidat malheureux aux dernières législatives, n’a pas digéré le fait que les populations votent pour quelqu’un d’autre. Même chose pour les opérations d’électrification. Les habitants de Tamzrart n’ont pas été autorisés à adhérer à ce service, en dépit de l’achèvement des travaux de base.
Nouri Zyad, Libération (http://www.libe.ma/Taza-Les-Ait-Seghrouchen-revendiquent-leurs-droits_a74.html)