Le nouveau plan d’aménagement de Fès vient de voir le jour. Les grandes lignes de ce plan ont été présentées le 31 janvier, lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’inspection régionale de l’habitat et de l’Urbanisme de Fès-Boulemane.
Ce plan qui couvre une superficie de 13.000 ha a nécessité, selon Abdelkader Ben Bassou, inspecteur régional de l’Habitat et de l’urbanisme de Fès-Boulemane, 2 années d’études, d’enquêtes sur le terrain et de concertations entre le bureau d’études adjudicateur et les différents services et administrations concernées pour être finalisé. Il vise ainsi à répondre à quatre principaux objectifs. Le premier consiste à positionner Fès comme capitale régionale en la dotant d’équipements structurants (cité sportive, palais des congrès, cité des arts et des métiers d’artisans), en renforçant ses fonctions métropolitaines (nouveau campus universitaire, Technopark, cité administrative) et en soutenant davantage l’investissement dans le tourisme, la connaissance et les nouvelles technologies.
Le deuxième objectif est relatif à la protection des sites sensibles, du réseau hydraulique, à la gestion des risques, notamment dans les zones inondables et les fortes pentes, et au renforcement de la trame verte de l’agglomération en y réservant une superficie de 2.000 ha. Cette trame, occupant 12 % de l’espace urbanisé de l’agglomération de Fès, devrait comprendre un réseau hydrographique composé de l’Oued Fès, Oued Mahraz et Oued Lhamer, deux coulées vertes, à l’est de la vallée de Wislane et à l’ouest de Fès et des affluents ainsi qu’une ceinture verte périphérique qui devrait contenir les extensions et assurer la transition avec la banlieue et l’espace périurbain.
Les autres objectifs de ce plan d’aménagement concernent, par ailleurs, la réponse à la demande en matière d’habitat social à travers la résorption des déficits et de l’insalubrité dans l’habitat et l’amélioration de l’accès aux logements et aux services de base, ainsi que la maîtrise de l’urbanisation en contenant les extensions, en valorisant les friches, en développant le polycentrisme et en renforçant l’unité de la ville. Par ailleurs, M. Ben Bassou affirme que ce nouveau plan prévoit de renforcer l’armature viaire à travers des transports collectifs plus performants, et ceci en misant notamment sur un schéma de voirie hiérarchisé et en se servant de la ligne de chemin de fer comme ligne de transports en commun. En outre, la requalification et la restructuration de certaines zones sont inscrites également dans ce plan. Ainsi, outre la restructuration et la requalification des quartiers nord, incluant notamment la mise à niveau des secteurs de Jnanates, Sahrij Gnaoua et Aouinat Hajjaj, des mutations contrôlées des tissus urbains sont prévues. Il s’agit du transfert progressif des activités industrielles de la ville vers la zone industrielle Ras El Ma, qui devrait constituer à long terme le véritable pôle industriel de l’agglomération, ainsi que de la reconversion de la zone industrielle de Doukkarat en zone d’animation, de bureaux et aussi en cité dédiée aux arts et aux métiers de l’artisanat et de l’hôtellerie.
Ceci étant, ce nouveau plan d’aménagement est vivement contesté par la société civile de la ville de Fès. Ainsi, plusieurs associations sont montées au créneau exigeant une révision dudit document. C’est le cas de l’association « Forum régional des initiatives environnementales » dont le président Abdelhay Raiss critique vivement le contenu. « Ce nouveau plan d’aménagement a été conçu sans prendre en considération le bien-être des habitants de la ville, notamment en termes d’espaces verts. En effet, à cause de l’extension urbaine déraisonnable, la trame verte incluse dans le nouveau plan est limitée aux extrémités de la ville. Cela dit, les différents quartiers de la ville se retrouvent dépourvus d’espaces verts.
En plus, ce plan a également omis de prévoir des jardins publics et des parcs pour enfants », a-t-il précisé. Il ajoute que « d’après les normes internationales, chaque habitant doit bénéficier de 10 m2 d’espaces verts au minimum. Fès est très loin du compte avec seulement 2 m2/hab. Par conséquent, cette absence des espaces verts aura un impact très négatif sur le bien-être des Fassis en les privant d’air frais et de possibilités d’épanouissement de leurs enfants ». À noter que le nouveau plan d’aménagement soumis actuellement à l’enquête publique a enregistré quelque 1.173 requêtes et oppositions.
Orientations du schéma directeur de l’Agence urbaine de Fès
D’après Abdelkader Ben Bassou, inspecteur régional de l’Habitat et de l’urbanisme, le nouveau plan d’aménagement de Fès a été conçu en prenant en considération les orientations du schéma directeur de l’Agence urbaine de Fès, encore valable jusqu’en 2015. Ces orientations concernent notamment l’ouverture de la plaine de Zouagha à l’urbanisation, l’intégration de Sahrij Gnaoua dans l’urbanisation réglementaire, l’adoption d’un système de liaison sous forme de rocade, assurant la liaison des différentes entités de la ville, le renforcement des axes pénétrants de la ville, ouest, sud et est, la densification du tissu urbain de la ville nouvelle, avec la création d’un système de centres secondaires dans les zones d’extension ouvertes à l’urbanisation, ainsi que l’extension du périmètre urbain à 10.000 ha en intégrant les espaces des communes rurales limitrophes sous pression d’urbanisation.
LE MATIN
actu-maroc.com (http://www.actu-maroc.com/regions/regions/12514-urbanisme--fes-a-un-nouveau-plan-damenagement.html)