L’association Artsouk, qui réunit des Marocains résidant à l’étranger et des habitants de Ouirgane, lance un projet en faveur de la réhabilitation du site de Ouirgane.
L'association Artsouk se mobilise autour du patrimoine marocain, de l'éducation et du développement durable. Grâce à l'effort des Marocains résidant à l'étranger, des partenaires locaux et des ressources in situ, l'association a décidé de réhabiliter un site naturel reconnu pour son potentiel touristique : le village de Ouirgane, situé à 70 km de Marrakech. Ce projet d'aide au développement s'articule autour de trois volets : la réhabilitation du village, le réaménagement du sentier et la revalorisation du patrimoine.
Le village de Ouirgane, à 70 km de Marrakech, est le point de passage privilégié pour traverser le Haut Atlas. Idéalement situé entre Asni et la mosquée Almohade de Tinmal, le village de 1 300 habitants est composé d'une population essentiellement agro-pastorale. Les touristes qui s'y rendent connaissent, de longue date, les lieux incontournables que sont «Le Sanglier qui fume» et «La Roseraie». De nombreuses pistes d'excursions dans le parc national du Toubkal débutent ou passent par Ouirgane. Ce sentier est régulièrement emprunté par les écoliers qui doivent se rendre à leur établissement scolaire. Mais il est trop sinueux pour favoriser le parcours des piétons, sans compter qu'il est aujourd'hui dans un état délabrement tel qu'il représente un véritable un danger pour les usagers. De nombreux accidents ont été déplorés. Les écoliers ont dû modifier leur parcours et passent désormais le long de la départementale. Pour l'association, il était donc urgent de sécuriser le parcours des écoliers et des habitants à travers la réhabilitation du sentier pédestre interne du village. «Les ressources utilisées seront essentiellement locales : main-d'oeuvre, matériaux de construction, mise en œuvre selon des techniques traditionnelles et innovantes», souligne un des responsables de l'association. Le lancement de ce projet sera concrétisé par une halte, courant mai, afin de remettre aux écoliers et à leur directeur, une importante collection d'ouvrages pour alimenter la bibliothèque scolaire.
Sensibiliser les habitants à leur propre patrimoine afin d'en assurer la transmission et la pérennité, tel est l'objectif poursuivi. Le long du sentier subsistent des équipements collectifs témoins des activités artisanales et agricoles de la région. Ils composent son patrimoine culturel et architectural. À ce jour, ils sont à l'état d'abandon. Ils constituent pourtant une trace visible de la culture et des traditions locales, témoins de l'organisation des habitants et de la solidarité qui les lie. «Artsouk s'engage à accompagner différentes corporations d'artisans locaux afin de contribuer à la réhabilitation des équipements “collectifs” situés le long du sentier», indique un des responsables de l'association qui rappelle que cette action permettra de renforcer l'attrait touristique du site. L'association Artsouk n'en est pas à sa première initiative solidaire. Après le village de Drioukat, en 2009, la réussite du projet de Ouirgane apportera à l'association une nouvelle expertise dans la perspective de la réalisation d'actions similaires. Plusieurs villages sont déjà à l'étude, dont Wameslaght (région de Taroudant) et Anssners (région de Tiznit).
Créée en juillet 2003, l’association Artsouk, à but non lucratif, œuvre via son site internet à la promotion du patrimoine, de la culture, des arts et de l’artisanat marocains. Grâce aux compétences de ses membres actifs, l’association apporte un savoir-faire pluridisciplinaire dans la mise en œuvre de projets de développement axés sur l’amélioration des conditions de vie des populations locales, la valorisation patrimoniale et le développement d’activités locales génératrices de revenus. En 2009, le bureau Artsouk Maroc s’installe à Marrakech, répondant aux besoins de proximité avec les producteurs et partenaires locaux et permettant ainsi l’accroissement du champ d’intervention.
-* Pour l’équipe d’Artsouk, «il est important de mettre en place une économie locale, génératrice de revenus. Les habitants doivent être les acteurs de leur propre développement. Il s’agit de relancer et d’accompagner le développement socio-économique du village par la structuration des initiatives collectives, l’accompagnement des producteurs vers l’amélioration de leurs conditions de travail et le développement de produits dérivés issus des produits locaux. Artsouk s’attèle d’ailleurs à la mise en place d’un processus de normalisation et d’un label pour la production locale d’huile d’olive. Ce volet est soutenu par l’Agence de coopération internationale pour le développement local en Méditerranée. La valorisation de l’exploitation oléicole permettra la création d’emplois et le renforcement des activités génératrices de revenus.»
Samira Ezzel, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Province-d-Al-Haouz_Sur-le-sentier-de-Ouirgane-/178058.html)