Haj Youness, Rachid Zeroual et Amir Ali ont offert, dans le cadre des soirées de la salle La Renaissance, un concert exceptionnel.
Un voyage au cœur, c'est ce qu'ont proposé les trois concertistes, Haj Youness, Rachid Zeroual et Amir Ali. Leur musique, fruit d'un travail et d'un échange entre trois maîtres incontestés et, de surcroit, des virtuoses confirmés, chacun dans son instrument. Des perles rares, dont le produit raffiné ne laisse pas indifférent. «C'est vrai que j'ai fait des concerts dans plusieurs pays du monde. Mais, le concert d'aujourd'hui a une saveur bien particulière. Je suis vraiment honoré d'être aux côtés de ces deux grands de la musique. Rachid Zeroual est pour moi le meilleur musicien du “ney” et de la “kawala” dans le monde arabe, puis Amir est une perle rare dans le jeu du violon», souligne le concertiste du luth et professeur Haj Youness. Chacun a un parcours des plus brillants et diverses expériences enrichissantes en compagnie d'artistes nationaux et étrangers. En effet, il est question de trois poids lourds dans l'univers musical qui ont animé ce concert en interprétant certaines œuvres musicales de Rachid Zeroual, notamment «Blues andalou» avec des improvisations à la flûte et la «kawala», «Les jardins andalous», puis une œuvre de Jalal Eddine Erroumi, écrite, également, par Rachid Zeroual. Un autre répertoire a été évoqué ce soir-là par ce trio spécial, dont le «Chad Arabane», une œuvre écrite par le maître Jamil Beck Tambouri en 1696. Un morceau très cher à Haj Youness qui considère son compositeur turc comme son maître spirituel. Une autre du moussiqar Mohamed Abdelwaheb, puis celle du compositeur marocain Ahmed Al Bidaoui. De belles œuvres musicales qui ont séduit l'assistance férue de ce type de musique. Un auditoire sous le charme de cette prestation plaine de maîtrise et de justesse.n
Haj Youness (luth), Rachid Zeroual (ney et kawala) et Amir Ali (violon) forment un trio singulier à la mesure du talent de chacun de ces artistes aussi confirmés l’un que l’autre. Le premier est considéré comme l’un des plus grands joueurs du luth, ayant reçu plusieurs prix et distinctions, notamment le Luth d’or des mains de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, ainsi que le Ziryab des virtuoses, parrainé par le Conseil international de la musique de l’UNESCO. Le second n’est autre que l’expert du «ney» qui a collaboré avec des artistes de renommée internationale et composé plusieurs œuvres musicales et autres musiques de films qui lui ont valu également d’être consacré par le Ziryab des virtuoses. Le troisième talent du trio a, lui aussi, mené une brillante carrière en tant que leader du groupe Mo’Rockin, tout en travaillant avec de multiples artistes et stars de renom tels le grand bassiste Victor Wooten, Steve Bailey, Al Di Meola, Khaled ou encore Don Was.
Ouafaâ Bennani, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Mawazine_Luth-ney-et-violon--a-l-unisson/182920.html)