Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a accompli la prière du vendredi à la mosquée Ghinya à Al-Hoceima. Dans son prêche, l’Imam a traité du contenu du verset coranique de la sourate Al Bakara : «Dieu n’impose rien à l’âme qui soit au-dessus de ses moyens», soulignant que l’une des spécificités majeures de la sainte religion est qu’elle ne dicte aux musulmans que ce qui est à leur portée, de façon à leur éviter les dures épreuves et la gêne dans leur vie.
Cette règle engage le musulman à ne pas s'exposer à ce qui peut lui être préjudiciable et à s'abstenir de porter atteinte aux biens d'autrui, une règle qui s'applique à tous les aspects de la vie et à toutes les transactions économiques, commerciales et industrielles, a dit l'Imam.
Le concept de préjudice ou de dommage englobe tout ce qui est de nature à attenter à soi-même et aux autres, ce qui est explicitement illicite dans la religion musulmane, a affirmé l'Imam, ajoutant que le préjudice est prohibé puisque l'Islam est une religion qui recommande le bien et déconseille le mal et qui prône le sens de la compassion et de la facilitation. L'Imam a cité un hadith du prophète Sidna Mohammed, sur lui prière et salut, selon lequel quiconque causera un préjudice à autrui, Dieu lui causera un préjudice, ajoutant que ledit hadith est devenu l'une des règles doctrinales les plus avérées en religion, puisqu'établissant l'un des desseins de la sainte religion, bannir le préjudice qui est en nette contradiction avec le mode de relations que l'Islam préconise tant entre les individus qu'en matière de relations entre communautés et entre États, a précisé l'orateur. Le Saint Coran comporte plusieurs versets mettant en garde contre ce concept de préjudice, a noté l'Imam, insistant notamment sur celui qui peut entacher un testament en matière d'héritage de façon à favoriser l'un des héritiers au détriment des autres. «Quand un homme ou une femme meurt sans laisser d'ascendants ou de descendants, à la survivance d'un demi-frère ou d'une demi-sœur d'une même mère, chacun de ces derniers aura droit à un sixième, mais s'ils sont plus nombreux, ils se répartiront le tiers de l'héritage, déduction faite de tout legs ou dette non préjudiciable aux héritiers. C'est ce que Dieu vous recommande, car Il est omniscient et plein de mansuétude» (Coran : Annisaa). L'Imam a noté que l'Islam prohibe aussi tout préjudice ou dommage en matière d'éducation des enfants et dans les relations conjugales en enjoignant par exemple à l'époux de ne pas délaisser ou maltraiter son épouse et à subvenir à ses besoins. Cette recommandation est valable aussi pour ce qui est de la conclusion des actes de vente et l'établissement des droits (affaire des témoins) qui ne doivent souffrir d'aucun vice pouvant porter préjudice à l'une des parties contractantes. Autre forme de préjudice déconseillé par la sainte religion, celle qui consiste par exemple à priver autrui d'un bien commun à la communauté (cours d'eau, pâturages, mines...), a ajouté l'orateur. Comme il déconseille de porter atteinte à autrui et à ses biens, l'Islam prohibe toute atteinte à soi-même, a indiqué l'imam, citant le verset «Ne vous exposez pas, de votre propre initiative, à la perdition, mais agissez de la manière la plus bienfaisante et judicieuse, Dieu aime les gens bons et judicieux» (Al Bakara). À cet égard, Dieu met en garde contre tout acte pouvant attenter à l'intégrité physique ou morale, comme le suicide, qui est sévèrement réprimé dans l'au-delà. L'Islam, religion tolérante, interdit aussi tout excès en matière d'accomplissement des devoirs religieux, en ce sens qu'il accorde des «dérogations» aux personnes malades ou effectuant des voyages longs et pénibles pour accomplir, sans préjudice, des prières, le jeûne ou le pèlerinage, a rappelé l'imam, ajoutant qu'en énonçant ces principes que la communauté des musulmans doit préserver l'Islam s'érige en une véritable religion tolérante. À la fin de son prêche, l'Imam a imploré le Tout-Puissant d'accorder soutien et assistance à S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, protecteur du culte et de la religion, de préserver le Souverain en tant que source de bienfaits pour la Oumma et de le combler en les personnes de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de l'ensemble des membres de l'illustre Famille royale. Il a également prié Dieu d'entourer de Sa Sainte Miséricorde feu S.M. Mohammed V et feu S.M. HassanII et de les accueillir en Son vaste
paradis.