Le Maroc possède un patrimoine phoenicicole composé d’environ 5 millions de palmiers-dattiers, dont trois millions producteurs. Sa production moyenne atteint, dans une année dite normale, 100.000 tonnes, avec un chiffre d’affaires de 700 millions de DH, et constitue la principale source de revenu et l’aliment de base pour les habitants des régions oasiennes.
Dans ce domaine, le Maroc est principalement concurrencé par les pays arabes, sachant que le potentiel mondial en palmier-dattier est composé d’environ 105 millions, dont 80% de la production est détenue par le monde arabe. Elle est évaluée à 3,7 millions de tonnes dont 70% sont générés par les pays arabes. Malgré cet environnement qui n’est pas du tout menaçant, le Maroc ne détient que 4,5% comme part du marché mondial
Actuellement, la palmeraie nationale couvre une superficie d’environ 50.000 ha correspondant à environ 4,8 millions de palmiers, ce qui place le Maroc à la 7ème place au niveau mondial. Dans l’objectif de produire 160.000 tonnes en 2020 et 185.000 tonnes en 2030, un contrat programme a été signé en 2010 entre l’Etat et les professionnels prévoyant la plantation de 1,4 million de palmiers à l’horizon 2014 et 3 millions en 2020, la réhabilitation et la reconstitution des 48.000 ha existants et la création de nouvelles plantations sur 17.000 ha.
Avec plus de 400.000 palmiers plantés en 2010 et 2011, le taux de réalisation n’est que 28% par rapport aux objectifs fixés.
La plus grande part de la récolte nationale, à savoir 65.000 tonnes, provient de la région de Ourzazate. Selon le ministère, «cette évolution confirme l’inscription de la filière du palmier-dattier dans une nouvelle dynamique insufflée par le Plan Maroc Vert et visant son repositionnement au sein du secteur agricole du pays». Certes selon les chiffres officiels, on peut dire que le secteur fais des progrès et que l’effort consenti par les différents intervenants est appréciable mais ce secteur peut mieux faire.
A l’occasion du troisième Salon international des dattes à Erfoud qui se tient du 8 au 11 novembre, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime a précisé que «la production de dattes s’est établie à 110 180 tonnes durant la campagne 2011-2012 en progression de 10% par rapport à la moyenne des 5 dernières campagnes».
200 exposants, venus de 12 pays arabes et de plusieurs pays asiatiques notamment l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan prennent part à cette édition.
Cette manifestation comprend une vaste exposition des variétés de dattes sèches et molles produites par les trois principales oasis où se concentre le patrimoine phoenicicole, à savoir Ouarzazate (41%), Tafilalet (28%) et Tata (20%), dont le célèbre Mejhoul. Celui-ci, connu dans le monde entier, se distingue par sa forme ovoïde allongée et par le pourcentage élevé de pulpe de fruit. Parmi les variétés exposées figurent aussi Bouyatoub (Tata), Jihel, Bouskri, et Iklane (Draa), Assiane et Aziza Bouzid (Tafilalet), Azigzao, Boucerdoube et bien d’autres qui sont produites en faibles quantités dans ces régions et sont dirigées surtout vers la consommation domestique des phoeniciculteurs. Des stands ont été également réservés aux multiples produits dérivés des dattes dont le miel, le vinaigre, le shampooing ainsi que les articles destinés à l'emballage des dattes et leur protection contre les intempéries. Des équipements et engins dont des machines telles que le goûtte-à-goûtte, tracteurs, camions et autres installations pour la transformation des déchets des palmiers-dattiers ont été exposés aux professionnels de la filière par les représentants de plusieurs équipementiers.
Avec son énorme potentiel, le Maroc peut occuper les premières places dans ce domaine sachant qu’il est concurrencé par des pays qui ont pourtant les mêmes potentialités.
DNES - MOHAMMED TALEB, Libération (http://www.libe.ma/Erfoud-Les-dattes-font-la-foire_a32178.html)