Le ministère de l’Équipement et du transport mène actuellement une étude stratégique pour la mise en place de ce projet. Benslimane serait la ville de prédilection, selon les différents scénarii à l’étude.
Le premier hub dédié au fret aérien devrait élire domicile à Benslimane. Une étude stratégique est en cours d'élaboration pour cerner tous les détails techniques de ce gigantesque chantier. L'annonce est de Aziz Rebbah, ministre de l'Équipement et du transport qui était l'invité de la Chambre de commerce suisse le 27 juin à Casablanca. Rebbah coupe ainsi court aux informations ayant circulé sur un probable hub à Tanger. Et dans la foulée, le département de l'Équipement mène actuellement d'autres études en concertation avec l'Office national des aéroports (ONDA) pour déterminer la vocation à donner à l'aéroport de Benslimane. À en croire Rebbah, l'analyse des différents scénarii d'installation du hub montre que Benslimane est, à plus d'un égard, la ville qui doit abriter cette future infrastructure. Son explication : «le positionnement géographique de cette ville est de nature à nous permettre de développer en parallèle un système de transport intermodal pour connecter le hub aux différentes zones d'activités industrielles et les plateformes logistiques. Car pour installer un hub aérien dédié au fret, il faut prendre en considération l'aspect transport intermodal afin de connecter la source et la destination des marchandises à l'infrastructure aéroportuaire». Lors de son intervention, Rebbah a aussi abordé le volet formation pour accompagner le développement du secteur aéronautique, aussi bien le transport que l'industrie. «Nous comptons mettre en place tout un pôle formation dédié à l'activité. L'ambition est, en plus de satisfaire la demande locale, de pouvoir exporter notre matière grise», souligne le ministre. C'est un modèle que le département de l'Équipement entend généraliser à tous les secteurs sous sa tutelle. «La formation est un élément clé dans notre stratégie. Notre réflexion aujourd'hui s'articule autour de l'organisation de la formation en pôles : aéronautique, maritime, logistique et transport», précise l'invité de la Chambre de commerce suisse. Si tout va comme le souhaite Rebbah, cette organisation en pôle devrait commencer à prendre forme en 2014. Côté transport maritime, le ministère a, le moins que l'on puisse dire, du pain sur la planche. Il entend d'abord renforcer le transport de voyageurs où le pavillon marocain a pris un coup dur. «C'est un secteur à fort potentiel pour notre pays. Les appels d'offres pour drainer des investissements dans ce secteur seront bientôt lancés», rappelle Rebbah. Mais il n'y a pas que le transport maritime de voyageurs à développer, celui de marchandises est tout aussi stratégique. C'est d'ailleurs pourquoi Rebbah entend doter l'activité d'une «sérieuse» feuille de route. Objectif, faire émerger des champions nationaux spécialisés dans le transport maritime de vrac. Un métier qui a de beaux jours devant lui puisque le Maroc est l'un des plus importants exportateurs de vrac dans la région (notamment de produits phosphatiers). C'est d'autant opportun que ce mode de transport coûte la bagatelle de 22 milliards de dirhams.
Bientôt, toutes les régions du Maroc auront leurs plateformes logistiques. Promesse du département de l’Équipement qui mène actuellement des négociations avec les conseils des régions pour adapter ces futures infrastructures aux spécificités économiques et notamment industrielles de chaque zone. Le projet connaît également l’implication de l’Agence nationale des ports (ANP) et l’ONCF, qui en fonction des régions, pourront mettre en place des ports secs relayés par des réseaux ferroviaires. Le ministre de l’Équipement ne livre, toutefois, pas de détails quant à la date de démarrage de ce projet.
Saïd Naoumi, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Fret-aerien_Le-premier-hub-sera-installe--a-Benslimane/184403.html)