Mustapha Draiss, le nouveau gouverneur de la province de Sidi Bennour, a du pain sur la planche. Il doit se pencher sur un grand nombre de problèmes de la province comme la planification urbaine et la lutte contre l'habitat insalubre. Et même si la commune urbaine de Sidi Bennour est l'une des plus riches de la province avec un excédent de plusieurs millions de dirhams, la ville se délabre avec le temps.
La région a bien connu un développement, mais des dysfonctionnements ont surgi à plusieurs niveaux : l'apparition des bidonvilles tels que Karia, douar Abdi, Jnan Belfatmi et Mekbara. La politique de lutte en cours contre les constructions anarchiques n'a pas encore réussi à éradiquer le fléau. La ville de Sidi Bennour s'est développée pendant plusieurs années sans document urbanistique.
Le schéma directeur d'aménagement urbain de la province, qui devrait juguler cette anarchie, a été à chaque fois retardé. En 1998, après la pose de la première pierre par Ahmed Chaouki, ancien gouverneur de la province d'El-Jadida, pour la construction d'un complexe commercial situé sur l'avenue des FAR, les chantiers de régulation initiés par la société Aounat restent largement inachevés à ce jour. Quelques mois avant les dernières élections, les habitants de la ville de Sidi Bennour ont bien voulu croire aux promesses des candidats aux législatives et aux communales. Mais, finalement, la situation est restée inchangée. Les rues et les ruelles sont toujours en piteux état. Les trous béants, les voies défoncées constituent une préoccupation quotidienne de la population, même de ceux qui n'effectuent qu'une brève escale dans cette localité. Même les nouveaux lotissements n'ont pas de chaussées goudronnées, à tel point qu'on se croirait retourné un siècle en arrière. D'où la question sur le vrai rôle des élus et sur le mutisme des autorités locales. «Le volet sécurité est un des autres chantiers à prendre rapidement en charge dans une quête de paix sociale», a rappelé Mustapha Draiss, au moment de sa prise de fonction. Sur les 25 communes de la province de Sidi Bennour, une dizaine sont considérées comme étant parmi les plus pauvres du Maroc. Mustapha Draiss devra travailler en partenariat avec les élus et les responsables des services extérieurs, mettre en place des passerelles de dialogue avec les différents intervenants et, surtout, identifier les secteurs pouvant offrir des emplois à la population de la province de Sidi Bennour. Le nouveau gouverneur, qui a fait ses armes dans le ministère de l'Intérieur, saura peut-être donner un nouveau souffle à l'économie de la région.
Mustapha Draiss est lauréat de l’Institut royal de l’administration territoriale en 1992, dans sa deuxième promotion. Titulaire d’un diplôme d’études supérieures en droit privé, M. Draiss a entamé sa carrière en tant recrue du service civil au ministère de l’Éducation nationale. Il a évolué à différents niveaux dans l’administration à travers plusieurs provinces. Le 27 mai 2010, Mustapha Draiss a été promu secrétaire général de la province de Sidi Bennour.
-* Programme de mise à niveau urbain :
-* Le projet se monte à 228 millions de DH.
-* Ce plan va jusqu’à 2014
-* Il prévoit l’aménagement et l’équipement des boulevards Mohammed V et des FAR, le renforcement du réseau routier, la création d’espaces verts, d’une salle omnisports et l’équipement de centres sociaux.
Abdelkader Belcadi, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Sidi-Bennour_Une-province-en-mal--de-bonne-gouvernance/167318.html)