Cette campagne sera-t-elle la bonne pour lutter contre les grossistes, les cafetiers et les marchands ambulants de la ville ? En tout cas, il était temps de prendre des mesures concrètes pour venir à bout de ce phénomène qui ne cesse de gagner du terrain. L'occupation du domaine public par les marchands ambulants prend aujourd'hui des tournures préoccupantes. Une descente des autorités locales à Sidi Bennour a fortement surpris les commerçants et charretiers exerçant dans l'illégalité. Ils ont transformé la voie publique en un véritable souk à ciel ouvert. Plusieurs policiers et agents des forces auxiliaires, des camions de la municipalité et deux bulldozers ont été dépêchés sur place pour assainir ces endroits, devenus complètement anarchiques. Les occupants des rues et des boulevards ne s'attendaient pas à une opération d'une telle ampleur. En moins de quelques heures, les autorités ont réussi à démolir les étalages dont les propriétaires occupaient illégalement le domaine public, sous les regards étonnés des commerçants.«Ces activités étaient notre unique source de revenus. Je ne sais plus si je dois mendier ou agresser les gens dans la rue», indique l'un des marchands ambulants. «Lutter contre l'occupation du domaine public est une bonne chose, mais il est important de trouver des solutions aux commerçants ambulants et aux dizaines de familles qui vivent de cette activité», déplore un autre.Du côté des autorités, la décision de protéger le domaine public et l'environnement de la ville est irrévocable. «Nous ne pouvons plus tolérer l'anarchie qui règne dans ces quartiers et avenues où l'occupation illégale du domaine public a connu une recrudescence particulière», souligne un conseiller de la communauté urbaine. Et d'ajouter : «Nous voulons réduire le nombre de ces marchands ambulants. La réflexion est engagée pour lancer la construction d'un marché pilote». Le projet ne date pas d'aujourd'hui, mais il tarde à voir le jour.Par ailleurs, cette initiative, marquant une nouvelle ère dans la gestion de la ville par les autorités locales, a été favorablement accueillie par les habitants qui se disent satisfaits de ce changement et qui saluent le courage et la volonté ayant prévalu lors de la prise de cette décision. «Avant, j'étais très gênée de devoir me faufiler entre les tables des terrasses de cafés et essayer tant bien que mal de me frayer un chemin pour passer. Je suis satisfaite de cette initiative, marcher sur le trottoir ne sera plus un problème dorénavant», affirme cette jeune dame.Pas de répit pour les récalcitrantsLa campagne lancée par la ville devrait toucher tous les quartiers. Elle durera encore plusieurs jours dans le périmètre de la préfecture de Sidi Bennour, à savoir la ville de Sidi Bennour et Zemamra. L'objectif est de lutter contre toute forme d'anarchie et d'occupation illégale du domaine public. Elle concerne les marchands ambulants, qu'ils soient vendeurs de fruits, de légumes ou d'articles de contrebande, mais aussi les propriétaires de cafés dont les terrasses empiètent sur la voie publique. Certes, l'exploitation abusive et illégale de l'espace public salit l'image de la ville et porte atteinte aux droits des piétons, qui sont souvent contraints d'emprunter la chaussée à leurs risques et périls. Mais, quel sort a-t-on réservé à ces marchands ambulants ?
Source :Abdelkader Belcadi, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/sidi-bennour_campagne-de-lutte-contre--l-occupation-du-domaine-public/203109.html)